Catherine Elisabeth Masson 1826
Il y a des marquoirs qui sont de vrais petites douceurs à broder,
des bonbons
des petites récréations légères et amusantes.
Celui-ci en est un exemple parfait, un moment de bonheur
qui me donne le sourire à chaque fois que je le regarde:
Catherine Elisabeth Masson 1826
Tout à bien commencé avec le choix de la toile :
un petit morceau de lin 16 fils Likeside, col Vintage Sand Dune,
que j'avais depuis des années s'est révélé parfait.
Comme pour l'original, je l'ai brodé en soie.
Parfois je tâtonne pour trouver les couleur exactes
mais là, je suis tombée directement dessus.
Un vrai bonheur vous dis-je !
Catherine Elisabeth Masson avait déjà 16 ans quand elle a brodé ce petit ouvrage.
Voici l'original
Elle est née le 7 octobre 1810 à Heusay (aujourd'hui Beyne-Heusay) en Belgique,
près de Liège et donc pas très loin des Pays Bas.
Rien d'étonnant donc à ce qu'on retrouve
tous ces amusants petits objets de la vie quotidienne
que l'on voit très fréquemment sur les marquoirs néerlandais :
une chaise, une bouilloire, une clé, un berceau,
et à gauche du berceau le motif incontournable du coussin à épingles.
L'oiseau dans sa cage symbolise le mariage,
avec juste au dessus de l'oiseau un rond (pas très rond ici, je vous l'accorde)
qui représente les alliances.
Dans son livre Oefenstof (Au fil des marquoirs)
Joke Visser fait le lien entre ce symbole et un célèbre dicton néerlandais qui dit
"Onvrij maar veilig" = "Pas libre, mais en sécurité".
Alors je ne sais pas si c'est le hasard ou si c'était volontaire
mais la proximité du chat noir aux yeux bleus est amusante :
Grosminet ne pourra effectivement pas manger Titi.
En plus des objets de la vie quotidienne,
de charmants Adam et Eve
ainsi que quelques motifs religieux qui indiquent
qu'il s'agit d'un marquoir catholique :
le calice, le monogramme du Christ,
l'échelle qui servit à descendre le Christ de la croix
Sans oublier la croix de par Dieu en début d'alphabet.
Remarquez aussi le petit alphabet en minuscules gothiques
typique des marquoirs des Flandres
françaises, belges et néerlandaises.
J'imagine qu'à 16 ans, Catherine Elisabeth avait dû broder d'autres ouvrages avant
et sans doute aimait-elle ça car elle en a brodé au moins deux après.
Une marquette rouge inachevée ....
le monochrome ne l'inspirait peut être pas.
Et un marquoir très complet, d'une très grand finesse, brodé sur étamine de laine.
Si vous observez de près ces trois marquoirs, vous remarquerez
qu'ils ont beaucoup d'alphabets et de motifs en commun.
Rien d'étonnant à cela : à une époque où les livrets de modèles étaient rares,
nos brodeuses d'autrefois n'avaient d'autre choix que de réutiliser les même motifs.
Ce petit marquoir est disponible sur le site de Creative Poppy
Bon week-end à toutes et tous.